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Extrait : 

 

       " Bartier, l’esprit un peu cotonneux, sortit de la maison, son vieux Canon à l’épaule, en bon chasseur d’images. Tout reportage commençant par une vue d’ensemble, il dirigea ses pas vers la Grand-Place et son beffroi.

            L’immense tour de septante-deux mètres, comme on compte par ici, élevait ses pierres bleues jusqu’au ciel, en vérité un peu bas ce jour. Après deux cent cinquante-sept marches, et quelques pauses respiratoires, il eut la récompense, méritée, d’un panorama à couper le souffle. Le vent brutal y était aussi pour quelque chose. Tournai s’étalait à ses pieds, fendue par l’Escaut. Les maisons à façades étagées se serraient en cité médiévale.

            Tout ce que j’aime, pensa le photographe.

 

            Il se laissa prendre par l’endroit, comme à son habitude, avant d’utiliser l’appareil. Une photo, si belle et bien réussie qu’elle puisse être, ne remplacera jamais une vue réelle, avec le vent qui décoiffe, qui apporte les parfums de la place, qui brouille un peu les yeux. Avec les bruits de la ville montant jusqu’au sommet du beffroi, l’agitation lointaine de la vie quotidienne, tout en bas."

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